Kraftwerk par l'Union Musicale de Gérardmer / Photos: Jérémy Rouzé

KRAFTWERK : Une cité prend naissance et se développe le plus souvent à partir des ressources que sa population peut exploiter et transformer au sein de son environnement. Gérardmer prend son essor en mettant en valeurs ses forêts et ses tourbières, ses espaces défrichés et aménagés en pâturages pour son bétail; bientôt les carrières s'ouvrent pour exploiter le granit et le grès. Les gérômois sont devenus au fil des siècles paysans, bûcherons, sagards et voiturier, charbonnier, boisseliers, brosseurs... La force de l'eau et l'abondance de la main-d’œuvre conduit à l'essor du textile, puis de la papeterie: les métiers à bras se multiplient dans les fermes et les gérômois deviennent tisserands, blanchisseurs, contremaîtres, cartonniers, ouvriers de râperie... entrant dans les usines qui se construisent au sein de la cité, travaillant le chanvre et de plus en plus le lin et le coton, colorant les toiles et les pâtes de bois.
Les savoir-faire se diversifient et se perfectionnent, Gérardmer devient cité industrielle. Patrimoine naturel et patrimoine économique ont été associés pour faire vivre une cité prospère.
Mais rien est immuable, la cité dois sans cesse renouveler ses activités. Concurrence économique et progrès technologiques, turbulences du XXe siècle (guerres mondiales) conduisent à de nouvelles transformation de Gérardmer. Les ressources naturelles d'hier sont de plus en plus perçues comme un patrimoine à haute valeur touristique, qui offre de nouvelles perspectives de développement: les forêts s'ouvrent aux marcheurs et aux activités sportives, les versants se couvrent d'habitations de villégiature et accueillent un domaine skiable qui ne cesse de se développer, les aménagements se multiplient en bordure du lac; la cité doit s'embellir pour séduire, attirer et accueillir.
Gérardmer devient cité, station touristique, tout en conservant ses anciennes activités économiques.
Tel est le parcours de notre ville, au patrimoine riche et diversifié, sans cesse renouvelé. Jacob de Haan retrace, dans ce morceau, l'histoire d'une cité allemande de Bavière au cours du XXe siècle dont les étapes ont bien des similitudes avec celles de Gérardmer: prospérité industrielle à partir du XIXe siècle, souffrance et destruction du XXe siècle, dont une musique au thème angoissant et une sirène (celle des bombardements) annonce la venue; puis retour à la paix et nouvelles perspectives de développement, évoqués par le compositeur, avec un lied "chant des Francs", suivi d'un thème final joyeux et solennel.
Texte: Eric Tisserand
Direction: Ludovic Bérard
Musique: Union Musicale de Gérardmer
Photos et montage: Jérémy Rouzé."